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Lore
Grèves de sortie spatiale
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Trente-neuf jours depuis l'arrivée.
Les Ketchs et les terriers grincent. Les câbles crissent, les marches couinent, les hamacs bruissent. Les yeux imbibés d'éther devraient briller et clignoter dans l'obscurité confortable.
Yaraskis pensait qu'ils rempliraient la station de machines réparées, de petits conforts volés et de sons familiers.
Mais à présent, tous les sons de la station sont solitaires. Même la voix de la station serait presque un réconfort.
Elle n'a pas vu Karrho depuis des jours. Les ingénieurs restants ne discutent qu'entre eux ; quant aux Serviteurs, ils grognent et flottent dans l'air en un seul groupe serré.
De plus, quelque chose rôde dans les couloirs.
Quelque chose qui a des yeux d'Éliksni, mais ils ne brillent pas comme ils devraient. Ils brûlent de façon continue. Ils ne sont pas éclairés par l'éther, mais par autre chose. Même les Maraudeurs lui murmurent des choses à son sujet, si effrayés qu'ils en ignorent la hiérarchie.
Yaraskis sent sa présence dans ses spiracles. Elle décide de se diriger vers l'atelier de Karrho. Elle pourra se cacher là-bas.
C'est alors qu'un Maraudeur apparaît. Ses yeux sont étranges et il ne regarde pas Yaraskis. Il dit juste : « Viens ».
Elle prend ses jambes à son cou. Elle file à travers les couloirs, saute par-dessus les plateformes reliées et s'entaille gravement le flanc avec un morceau de métal imprévu.
Les membres d'équipage disparus surgissent de tous les coins. Ils l'appellent alors qu'elle les dépasse en courant. Elle ne s'arrête pas.
Jusqu'à ce qu'une voix l'appelle par son nom.
C'est Karrho. Il s'est accroché dans un coin du plafond, près d'une grille de ventilation cassée menant à la coque de la station. Le conduit est si étroit que seul un Reubuh pourrait s'y faufiler.
Elle bondit. Des mains lui enserrent les chevilles alors que Yaraskis escalade le mur.
« Par ici », lui intime Karrho. Ils se précipitent dans des passages sinueux, dans des conduits et sous des sols que les Humains d'antan ne s'attendaient pas à emprunter. Ils courent à travers les décombres, entrent et ressortent de la zone d'attraction des générateurs gravitationnels, continuent en direction du Ketch. Ils seront peut-être en sécurité là-bas. Ils pourront peut-être larguer les amarres et s'enfuir.
« Qu'est-ce qui leur prend ? » demande Yaraskis en haletant. Son cœur bat la chamade.
« Rien du tout. »
Karrho s'immobilise brusquement à la sortie du conduit. L'élan de Yaraskis la propulse dans une grande pièce, derrière lui.
Elle lève la tête et se retrouve face à des yeux mécaniques, brillants et réguliers. Remplis de lumière extraterrestre.
Karrho la pousse alors dans les bras ouverts de la Capitaine blanche.
